RÈGLES DE POLITESSE

 

 

RÈGLES ET CODES DE LA VIE AU JAPON

 

 

Préface

Chère lectrice, cher lecteur,
Vous qui lisez cet article en vue d'un voyage au Japon, ou par simple curiosité, j'ai choisi d'écrire mon texte, de composer mes phrases, en utilisant seulement le masculin singulier.
Au diable, l'écriture inclusive !
J'ai choisi la simplicité !
Madame, Mademoiselle, vous qui me lisez, vos deux yeux rivés sur l'écran de votre ordinateur ou smartphone, ce long texte s'adresse également à vous !


 §  〜  §  〜  §

 

Le Japon est devenu ces dernières années, une destination très parcourue par les voyageurs étrangers.
Le mot s’est dit : Les Japonais sont très souriants, très gentils et très courtois !
Si bien que de nombreux voyageurs abusent de cette gentillesse et se comportent avec indécence, violant même toutes les règles de bienséance et de savoir-vivre.

 

Il s’agit d’un problème national, que le gouvernement prend très au sérieux. Les conflits avec ces touristes injurieux, sont de plus en plus nombreux.
Rien ne vient stopper ce flux incessant de comportements discourtois, voire honteux.

 

Je le constate moi-même, lors de mes voyages, et je me sens parfois, en tant qu’étranger, très gêné.

Les indélicatesses vont, de ces touristes mal informés qui se comportent, à leur insu, avec impolitesse, jusqu’à ceux dont le comportement est carrément ingrat.

La colère des Japonais est actuellement de plus en plus grande, face à ce tourisme de masse et aveugle.

 

Voici, ci-dessous, quelques exemples de ces comportements outrageants, hélas, de plus en plus réguliers.

 

« Les touristes étrangers traquent sans relâche les maiko et prennent des photos sans leur permission. Une des raisons pour lesquelles Kyōto interdit les visites touristiques à certains endroits. Veuillez suivre les règles japonaises 😡 ! »

https://x.com/investormm/status/1793821971286778073?s=42&t=Axa9xCTrT3yc3ozeQR8wHw

 

« Le paysage des trains japonais est dégoûtant. Je suis fatigué de cela. Ces touristes qui ne dépensent pas d'argent, et arrivent au Japon comme des détritus »

https://x.com/martytaka777/status/1793226230302638156?s=42&t=Axa9xCTrT3yc3ozeQR8wHw

 

Le Japon face à l’afflux de visiteurs aux comportements inappropriés (JDJ)

www.journaldujapon.com/2020/02/13/japon-comportements-inappropries

 

 

C’est donc cette prise de conscience qui m’a poussé à réaliser ce blog, pour rappeler ces règles de politesse, et expliquer les us et coutumes japonaises, leur origine, et leurs raisons d’être.

Il ne s’agit pas de donner des leçons, ni d’en faire l’éloge ou d’exprimer mon point de vue sur celles-ci. Le Japon est ainsi, avec son histoire, ses codes de société et son fonctionnement culturel. Il n’est pas question de juger, ni de critiquer.

Mais il me semble que la moindre des choses, est de respecter les règles du pays qui vous accueille, si tant est que vous les connaissiez.

 

Si vous prévoyez de voyager au Pays du Soleil Levant, assimiler ces règles vous permettra de mieux comprendre l’esprit du Japon, et d’avoir en retour un meilleur contact avec les Japonais, même pour un tout petit séjour.

 

D’un point de vue général, les bases du « bien se comporter » se résument à l’attention des autres, à la modestie, au respect des règles de société, à la courtoisie permanente, à la propreté et à la ponctualité. Si vous suivez ces conseils, vous ne serez jamais inconvenant.

 

Pour les règles plus spécifiques, je les ai classées par catégorie en fonction des situations. Cela vous permettra d’aller directement au chapitre que vous recherchez.

Les passages en gras relèvent des règles qui sont primordiales.

 

J’ai écrit les mots japonais, avec la phonétique française, de manière que vous puissiez les prononcer sans difficulté.

Notez seulement que « h + voyelle » est une voyelle aspirée, et si la voyelle est répétée, par exemple « oo », elle doit être dite plus longuement.

 

Si vous souhaitez aller un peu plus loin dans la compréhension de la langue japonaise, je vous invite à consulter cette page : « Les bases de la langue japonaise ».

 

   

TABLE DES CHAPITRES

  1.      EXCUSES ET REMERCIEMENTS
  2.    RENCONTRES ET SALUTATIONS
  3.    RECEVOIR ET DONNER
  4.      OMIYAGE
  5.    LE « OUI » ET LE « NON »
  6.      DANS LA RUE
  7.      TEMPLES ET SANCTUAIRES
  8.    L’ATTITUDE EN GÉNÉRAL
  9.    ENTRER DANS UNE MAISON
  10.    SACS ET VALISES
  11.    À TABLE ET AU RESTAURANT
  12.    BAINS ET ONSEN
  13.    AUX TOILETTES
  14.    DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN
  15.    À VÉLO
  16.    EN VOITURE
  17.    LA LOI

 

 

§  〜  §  〜  §

 

 

 

 

1.   EXCUSES ET REMERCIEMENTS

 

 

« aligatoo godza imasse » (merci) et « soumimassène » (excusez-moi / je suis désolé) sont certainement les mots les plus utilisés de la langue japonaise.

S’il y a deux mots à apprendre, ce sont bien ceux-là.

 

« aligatoo godza imasse » s’utilise pour remercier. Vous l'employez aussi, quand vous quittez quelqu’un, pour le remercier du bon temps passé avec lui.

 

« soumimassène » est, quant à lui, utilisé pour l’excuse, mais aussi dans beaucoup d’autres situations, pour dire que vous êtes désolé, et notamment lorsque vous dérangez quelqu’un, ou sollicitez son attention.

 

 

 

 

2.   RENCONTRES ET SALUTATIONS

 

 

Au Japon, les contacts physiques sont à proscrire.


N'embrassez pas, ne faites pas la bise, ne tapotez pas le dos de votre ami, et ne serrez pas la main.

 

Si vous devez saluer quelqu’un : inclinez légèrement votre buste face à lui, tout en regardant vers le sol, les bras le long du corps, et les pieds joints. Il fera de même.

Plus la personne que vous saluez est importante, plus vous accentuez l’inclinaison.

 

Avec vos amis intimes, vous pouvez faire juste un signe en bougeant latéralement vos paumes de main grandes ouvertes, pour leur dire bonjour, ou au revoir.

 

Quand vous rencontrez une personne pour la première fois, vous lui dites « hadjimé mashité », qui veut dire « enchanté de vous rencontrer », puis vous vous inclinez face à elle. C'est bien d’ajouter aussitôt « yoloshikou onégaille shimasse », qui veut dire « merci d’être indulgent avec moi, je ferai de mon mieux ». Elle vous répondra la même chose. Les présentations se font ainsi.

 

Dans tous les autres cas, dites tout simplement : « o hayoo godza imasse » le matin, « kone nitchi wa » dans la journée ou « kone bane wa » le soir.

 

Si vous vous adressez à un inconnu pour demander quelque chose, au restaurant ou sur votre chemin par exemple, dites simplement : « soumimassène ».

 

Quand vous quittez une personne, dites-lui : « aligatoo godza imasse », qui veut dire « merci » dans la forme polie, puis inclinez-vous. Si vous voulez remercier une personne, parce qu’elle vous a aidé, c'est ce même mot.

 

Si vous quittez vos amis intimes, dites-leur : « aligatoo », qui veut dire « merci » dans sa forme familière, puis ajoutez « mata nè », qui veut dire « à bientôt », forme également un peu familière.

En même temps, inclinez-vous, ou plus amicalement, faites un signe avec vos mains. Ils feront de même.

 


 

 

3.   RECEVOIR ET DONNER

 

 

Lorsque vous donnez quelque chose à quelqu’un, remettez-la avec les deux mains tendues et la tête très légèrement inclinée.

Ces choses peuvent être, un omiyage, une carte de visite, des billets de banque, une carte de crédit, un cadeau, une lettre, etc.

Si l’on vous remet quelque chose avec les deux mains tendues vers vous, prenez-la également avec vos deux mains tendues, et remerciez la personne en vous inclinant.

 

À table, vous remarquerez que votre ami vous servira à boire en tenant la bouteille à deux mains. Aussitôt qu’il vous aura servi, vous lui saisirez la bouteille des deux mains, pour le servir à votre tour. Vous verrez, il se laissera faire.

Lorsqu’il vous servira, vous prendrez votre verre à deux mains et vous le lui tendrez.

 

 

 

 

4.   OMIYAGE

 

 

Omiyage, prononcez « omiyagué », est un petit cadeau que l’on apporte aux personnes que l’on va rencontrer : des collègues, sa famille, des amis qu’on va revoir, des hôtes qui vous accueillent, ou des personnes qui vous ont aidé.

C’est plus généralement une marque d’attention ou de remerciement.

Un omiyage peut être : des biscuits, un souvenir de voyage, une bouteille, un tissu, un petit vêtement, etc.

 

Vous l'offrirez plutôt au moment de quitter la personne à qui vous le destinez, pour qu’elle n’ait pas à s’en encombrer pendant la soirée, par exemple, et aussi pour qu’elle ne soit pas gênée de votre gentillesse, au cas où elle aurait oublié de vous en faire un.

Au moment où vous le lui remettrez, insistez sur le fait qu’il s’agit d’une petite chose sans importance.

 

Les Japonais n'ouvrent pas forcément le omiyage en présence de la personne qui leur offre, surtout si cela se fait dans la rue. Mais ils demandent bien souvent la permission de le faire quand la situation s'y prête.

Aussi, il est bienséant de dire à la personne qui vous offre un omiyage, qu’elle ne devait pas se donner autant de peine pour vous, et vous ajouterez que vous êtes désolé pour elle (soumimassène), puis vous la remercierez tout de même (aligatoo godza imasse).

 

Si le omiyage est emballé, veillez à défaire l’emballage avec précaution, sans le déchirer, et excusez-vous si vous l’avez déchiré. Au Japon, l’emballage a une importance tout aussi grande que le contenu.

 

 

 

 

5.  LE « OUI » ET LE « NON »

 

 

Oui : haille

Non : iiè

 

N’avez-vous jamais joué au jeu de « ni oui, ni non » ?

Eh bien voyez-vous, au Japon, c’est une règle ! Sauf que le jeu s’en trouve simplifié, car vous pouvez dire « oui », mais pas « non ».

 

En réalité, « non » ne s’emploie que dans de rares situations, et il est donc préférable de prendre la bonne habitude de ne pas l’utiliser.

Vous l’avez compris, il est indélicat de refuser les choses directement, et cela doit se faire par sous-entendu.

 

Vous pouvez recourir à des expressions comme « daille djoobou desse » (ça ira, forme polie) ou « moo kekko desse » (ça suffit bien, forme très polie) ou tout simplement « aligatoo godza imasse » (merci bien, forme polie).

Pour éviter tout malentendu, vous pouvez faire, le plus discrètement possible, un signe de refus, tout en souriant.

 

Si on vous demande votre avis et que votre réponse est « non », répondez plutôt par : « Je suis désolé mais ce sera un peu difficile » par exemple, et surtout avec le sourire.

Quant au « oui », vous pouvez l’employer sans modération.

 

 

 

 

6.  DANS LA RUE

 


 

Marchez toujours sur le trottoir, et traversez uniquement lorsque le feu est au vert pour les piétons, même s’il n’y a aucun danger apparent, que la rue à traverser est toute petite, qu’aucune voiture ne passe, et que vous êtes au feu à 3h du matin à attendre, seul au monde. En toute circonstance, on respecte toujours la règle au Japon.

 

⚠️ Sur le trottoir, marchez à gauche et faites attention à ne pas faire d’écart sans regarder derrière vous, un vélo pourrait vous faucher ⚠️

 

Sur les escalateurs, serrez à gauche (même si vous êtes avec votre compagnon de voyage). La droite est destinée aux personnes qui sont plus rapides que vous.

Attention, uniquement à Ōsaka (prononcez : oossaka et non ozaka), c’est le contraire, on se tient à droite sur l'escalateur. Mais sur le trottoir, ce sera comme partout ailleurs, à gauche.

 

La circulation automobile étant à gauche, faites attention, en tant que piéton, à regarder des deux côtés lorsque vous vous engagez sur la chaussée.

 

Il n’est pas bon d’être fumeur au Japon. Vous ne pouvez fumer, dans les lieux publics, qu’à certains endroits. Ces « smoking areas », nommés « kitseu èneshō » 喫煙所, sont installés un peu partout dans les rues, mais aussi dans les gares et les lieux publics. Ils peuvent être en plein air, abrités ou enfermés.

 

Ne jetez jamais votre mégot de cigarette par terre, mais seulement dans les cendriers présents dans les kitseu èneshoo. Depuis longtemps, les Japonais ont pris conscience de l’effet extrêmement délétère des mégots de cigarettes pour la nature.

Prévoyez, avant de partir, une petite boîte à mégots que vous utiliserez lorsqu’il n’y a pas de cendrier, comme à la campagne, par exemple.

 

Attention aux contrevenants, l’amende pour fumer au mauvais endroit, ou pour avoir jeté un mégot par terre, est plutôt salée !

 

Ne jetez rien dans la rue, et comme vous ne trouverez aucune poubelle, prévoyez toujours un petit sac avec vous, pour y entreposer vos déchets de la journée. Si vous voyez une poubelle, il est probable qu’elle soit privée, ne l’utilisez surtout pas pour y déverser vos saletés.

 

Au Japon, on préfère renifler, plutôt que se moucher.

Ne vous mouchez pas en public avec démonstration. Mouchez-vous, le plus discrètement possible, et ne remettez pas votre kleenex dans votre poche mais dans votre petit sac à déchets !
Et si vous êtes inopinément en pleine rue, avec l'impérieux besoin de vous moucher, et sans votre sac à déchets, vous serez bien forcé de glisser votre kleenex discrètement dans votre poche.

N’utilisez pas de mouchoir en tissu, car celui-ci est normalement utilisé pour s’essuyer les mains, après les avoir lavées.

 

Ne mangez pas et ne ne buvez pas en marchant dans la rue, les lieux publics, les gares et dans le métro ou le bus.

 

Quand il pleut, laissez votre parapluie à l’entrée des boutiques, ou mettez-lui une capote en plastique, dispositif placé à l’entrée de certains lieux publics ou grands magasins.

 

Dans la rue, ne parlez pas fort, et adoptez toujours un comportement calme et respectueux. Évitez surtout les attitudes bizarres, excentriques ou douteuses.

 

 

 

 

7.   TEMPLES ET SANCTUAIRES 


Dans les temples, gardez toujours le silence (même si les autres touristes sont bruyants) et soyez respectueux de ces lieux de méditation et de prière.


Si vous voulez prier, faites-le, mais renseignez-vous bien sur le protocole, pour que vos gestes soient précis, exacts et non déplacés.

Ne faites pas n’importe quoi ! La prière et le rite religieux, au Japon, sont des choses sacrées. 

Sachez qu’il y a des temples bouddhistes (o tèla) et des sanctuaires shintoïstes (djin dja) dont les protocoles sont différents. Informez-vous correctement.


Si vous ne savez pas, ne faites pas la prière et ne participez pas au parcours d'invocations. Ne vous lavez pas les mains dans les bassins d’eau (chozuya), ne lancez pas la pièce dans le coffre devant l'oratoire (saisenbako) et ne tirez pas la corde qui actionne la cloche (suzu no o), et surtout pas tumultueusement. 


Ne faites pas comme ces centaines de touristes qui ont un comportement inadapté.

Restez en retrait, et contemplez plutôt la beauté du lieu.

 


 


8.   L’ATTITUDE EN GÉNÉRAL

 

 

Si vous êtes avec votre alter ego, veillez à ne pas vous embrasser dans la rue, ou bien faites-le en toute discrétion.

Si vous vous tenez la main, ma foi oui, mais évitez les démonstrations d’affection envers votre partenaire devant vos amis, et surtout les célibataires à qui vous pourriez rappeler qu’ils sont tout seuls, et vous heureux. Au Japon comme en Asie, le célibat a toujours été considéré  comme un peu triste (samishii), même si cette notion est, aujourd'hui, en train de changer avec la nouvelle génération.

 

Soyez en règle générale, toujours souriant, même si la situation se tend. Soyez toujours fair-play, n’élevez jamais la voix, et ne vous énervez jamais même dans les situations les plus difficiles.

 

La ponctualité est une chose très importante au Japon. Ne soyez jamais en retard. Si toutefois vous l’êtes, ce qui peut arriver, excusez-vous très sincèrement. Vous pourrez dire « soumimassène ». Ne vous justifiez pas, cela aurait tendance à énerver la personne qui vous a attendu, car cela voudrait dire que vous n’assumez pas votre responsabilité et que vous tentez de la décharger sur les autres (le chauffeur de bus, la personne qui a eu un accident et a causé un embouteillage, etc.).

 

Ne froncez pas les sourcils ! En France, nous le faisons instinctivement, sans même nous en rendre compte, et souvent par jeu, pour plaisanter. Au Japon, cela indique que vous êtes très mécontent. Alors, ce n’est pas ce que vous voudriez exprimer, je suppose, et vous pourriez bien mettre votre interlocuteur dans la gêne. Gardez toujours le sourire, et ne froncez jamais les sourcils.

 

Ne soyez pas bavard et laissez à vos interlocuteurs, amis, collègues, l’espace pour s’exprimer aussi. Au Japon, l’égotisme est très mal perçu !

 

Ne soufflez pas la flamme d’un bâton d’encens ou d’une bougie (sauf celles de votre anniversaire), mais de votre main, éventez jusqu’à l’éteindre. Les Japonais ne soufflent pas sur une bougie pour des raisons spirituelles et religieuses.

 

Si vous remettez de l’argent à quelqu’un, à part les transactions dans les commerces, placez les billets dans une enveloppe. Vous trouverez de très jolies enveloppes destinées à cette utilisation dans les magasins. Une fois que vous aurez remis l’enveloppe, proposez à la personne de recompter.

S’il s’agit d’un mariage, ne mettez pas un nombre pair de billets, cela aurait dans l’idée de rendre la séparation possible.

 

En Asie, tout comme au Japon, le pied a une connotation impure. Alors ne croisez pas vos jambes, si votre pied doit s’incliner vers quelqu’un en face ou à côté de vous. Prenez plutôt l’habitude de garder vos deux pieds au sol.

 

Les tatouages sont très mal vus, et sont associés immédiatement à l’image dégradante des vauriens (yakuzas). Si vous en avez, essayez absolument de les dissimuler le plus possible. D’ailleurs, attendez-vous à être refusé systématiquement dans certains établissements, pour porter de manière ostensible des tatouages.
Sachez aussi, qu’il est strictement interdit d’aller dans un onsen (bain thermal) si vous êtes tatoué. Cette question est évoquée plus longuement au chapitre « ONSEN » (prononcez : Onnessène).

 

Les pourboires, au Japon, peuvent être considérés comme une offense. Cependant, dans certaines situations, ils peuvent se faire, mais adoptez plutôt la solution de ne jamais en donner.

 

Ne dîtes jamais « tchin-tchin », lorsque vous trinquez, car c’est le « sexe du garçon » et curieusement, les Japonais ne savent pas que nous le disons en France, pour trinquer. Indéniablement, vous sèmerez la confusion en début de soirée ; ce n’est pas Top !

 

N’indiquez pas les gens de votre index. Si vous avez à le faire pour présenter quelqu’un, par exemple, faites-le en pointant avec vos deux mains tendues, les paumes tournées vers le ciel, la personne que vous désignez.

 

Ne fixez jamais les gens dans les yeux, ils pourraient se fâcher avec vous, et se mettre en colère après vous.

 

Ne vous asseyez jamais par terre, à même le sol.
Si vous faites hanami (manger et boire du saké sous les cerisiers en fleurs), par exemple, mettez un tissu ou un plastique pour poser vos fesses.

 

Ne consommez jamais d'aliments dans un magasin, que vous n'avez pas encore payés à la caisse, même si vous avez l'intention de les acheter. Cela est considéré comme du vol, au Japon.


Ne faites jamais de bruit dans votre maison ou votre chambre d'hôtel. Restez le plus silencieux possible dans les parties communes des habitations.

 

 

9.   ENTRER DANS UNE MAISON

 

 


L’entrée dans les maisons, les onsen, les bains publics, les temples, les églises et certains restaurants, cafés ou musées, se fait TOUJOURS en quittant les chaussures.

 

Mais la méthode mérite qu’on s’arrête sur ce sujet, pour bien vous l’expliquer.

Celle-ci est, en effet, très mal enseignée dans les blogs qui en parlent.

 

Ne pas se déchausser correctement, en entrant, provoquera assurément l’énervement et l’agacement de vos hôtes, même s’ils ne vous le feront point remarquer, par politesse.

 

🎥 Vous trouverez, à la fin de ce chapitre, plusieurs vidéos, où vous apprendrez à le faire correctement, selon le type de maison 🎬 🎬 🎬

 

 
Mais avant de regarder ces vidéos, il est important de vous expliquer la raison de cette pratique à travers l’histoire du Japon.

 

Dans la tradition architecturale, la maison japonaise est surélevée par rapport au sol, car venant des îles du sud du Japon, ces maisons étaient initialement montées sur pilotis.

Le genkan (prononcez : guènekane) est l’entrée japonaise. Elle se situe au niveau du sol extérieur. C’est à partir de cet emplacement liminaire, situé entre l’extérieur et l’intérieur, que l’on va entrer, en montant dans la maison.

C’est ce que l’on appelle « agare » (dites : agalè) : « monter ».

 

Le genkan dans la tradition japonaise, est ce lieu de transition entre l’intimité de la maison « uchi » (dites : outchi) et l’extérieur « soto ».

Ainsi, le facteur pouvait, par exemple, entrer sans frapper dans le genkan, mais n’était pas autorisé à monter la marche pour accéder à « engawa » (dites : ènegawa), ce corridor en parquet qui contourne la maison et qui permet d’accéder aux pièces en tatami.

 

Au Japon, cette nuance entre l’intérieur et l’extérieur, est une symbolique culturelle et sociale que l’on retrouve dans bien des aspects de la relation aux choses et aux personnes.

 

Avec le temps, et la modernisation de l’espace et de l’habitat du Japon, cette marche « agare », qui sépare « genkan» de « uchi », qui veut dire tout à la fois intérieur ou maison avec un kanji différent, a diminué de hauteur pour ne devenir, dans beaucoup d'appartements modernes, qu’une simple séparation matérialisée d’une baguette pour marquer deux espaces : genkan et engawa (uchi).

 


Avant d’entrer dans une maison japonaise, il est essentiel pour une personne occidentale de bien comprendre cette nuance.

C’est aussi pour cette raison que l’on se déchausse dans le genkan pour monter dans la maison, même s'il n'y a pas de marche, car dans l'esprit japonais, on continue à dire « agare ».
Vivant au sol, il serait tout aussi incongru de marcher avec des chaussures sur les draps blancs de nos lits, que d’entrer dans une habitation japonaise avec des souliers.

Cette relation avec l’intimité de notre lit, et celui de l’intérieur du logement japonais, vous fera réaliser l’importance de cet usage.

 

Mais encore, il y a une manière bien précise de s’introduire dans une maison japonaise depuis le genkan, afin de respecter la règle d’usage et ne pas être inconvenant avec votre hôte.

‼️ On doit entendre par là, qu’il ne faut jamais poser son pied déchaussé dans la partie du genkan, et ne jamais poser sa chaussure sur la partie intérieure de la maison, uchi ‼️

 

Plus loin, les vidéos de démonstration réalisées, dans différentes situations, vous aideront à comprendre comment l’on enlève correctement ses chaussures, afin de respecter l’usage et demeurer poli.

Dans l’exemple de la vidéo « Entrer dans une maison moderne », le genkan est représenté par la partie en carrelage, et uchi par la partie en parquet.

 

Une fois que vous êtes sur l’engawa (c’est à dire que vous êtes monté dans la maison, uchi), des chaussons vous attendront, bien rangés. Vous êtes prié de les chausser.

Aussi, vous devez les ôter lorsque vous entrez dans une pièce à tatami.

 

Une semblable pratique est aussi requise lorsque vous vous rendez aux toilettes. Vous devez alors quitter vos chaussons d’intérieur, qui vous servent à marcher sur le parquet, pour enfiler d’autres chaussons, parfois de couleur flashy rose ou jaune (pour ne pas les confondre avec les chaussons d’intérieur, parfois marron ou verts).

Quand vous ressortez des toilettes, n’oubliez surtout pas d'ôter les chaussons de toilettes, et de les laisser à l’endroit où vous les aviez trouvés (et non ailleurs). Consécutivement, enfilez les chaussons d’intérieur pour rejoindre vos amis.

Prenez un instant pour imaginer le ridicule dans lequel vous vous retrouveriez, si vous rejoigniez vos amis avec vos chaussons de toilettes roses flashy, et pire encore, si vous montiez sur le tatami, avec !

 

Je terminerai en vous apprenant qu’il y a aussi des chaussons pour les terrasses, les petits patios, ou les jardins d’intérieur dont les précautions d’usage sont les mêmes que celles des chaussons de toilettes.


   

 

 

 

Avant de partir au Japon, je vous conseille de vous entraîner chez vous, en France, comme cela est expliqué dans cette vidéo « Circuler dans une maison traditionnelle ».  

Exercez-vous sur la dernière marche de votre escalier, par exemple, si votre habitation est équipée d'un escalier.
Vous constaterez que ce n’est pas si simple que cela.
Surtout quand vous devez vous déchausser, pour sortir de la maison, en descendant ces marches (parfois assez hautes), tout en enfilant vos souliers, et sans poser le pied à terre. 

Si vous n’y arrivez pas, voici une petite astuce. Asseyez-vous sur l’estrade du restaurant, de l'hôtel ou du temple, et dans beaucoup d'appartements, d'habitations, posez une main sur le mur, prenez appui pour créer l'équilibre et glissez directement vos pieds dans vos chaussures, sans les poser au sol.

 

 

 

10.   SACS ET VALISES

 

 

Ne posez jamais votre sac au sol, sauf s’il s’agit d’une mallette ou d’un lourd bagage.

 

Dans les restaurants, les cafés ou même les trains, il y a toujours un moyen pour ne pas déposer votre sac par terre. Vous trouvez des crochets à sacs ou des paniers à votre disposition près des tables pour y loger votre sac. Parfois, certaines chaises sont conçues avec un panier sous le siège.

Sinon, accrochez-le tout simplement au dossier de votre chaise, ou bien gardez-le sur vos genoux, mais ne le mettez jamais directement au sol.

 

En revanche, si vous êtes à l’intérieur d’une maison ou sur un tatami, vous pouvez le poser où vous voulez.

 

Si jamais vous avez posé votre sac par terre, soit par habitude ou parce qu’il est tombé, continuez à le poser au sol, mais dans ce cas, jamais dans un panier, sur une chaise ou sur une table. Ou bien, désinfectez-le avec une lingette nettoyante alcoolisée.

Vous l’avez compris, les Japonais séparent franchement ce qui est propre, de ce qui ne l’est pas. Ce qui est valable pour les chaussures, l’est aussi pour n’importe quel sac ou objet.

 

Dans les maisons privées ou certains hôtels, les roulettes de vos valises sont nettoyées avant d’être déposées à l’intérieur de la maison (sur l’engawa).

Si vous êtes invité, chez quelqu’un, proposez de le faire vous-même, et s’il s’agit d’un hôtel traditionnel (ryokan avec tatami), nettoyez vous-même les roulettes de vos valises avant de les monter sur le tatami.

Le tatami n’est pas un matériau comme le parquet ou le carrelage. Il se salit plus facilement, et il est beaucoup plus délicat à l’entretien.

 



 

 

11.   À TABLE ET AU RESTAURANT

 

 

C’est sans nul doute, l’univers de la table qui apparaît comme l’endroit, où les règles de conduite sont les plus complexes, et aussi les plus sensibles.
Donc, ce chapitre est d’une grande importance, surtout si vous devez partager votre repas avec des Japonais.

Les règles vous paraîtront peut-être absurdes, mais ne vous y trompez pas, elles ont aux yeux des Japonais beaucoup de sens et de valeur. Y déroger, serait à coup sûr mettre vos hôtes mal à l’aise, même s’ils ne vous le feront point ressentir, par politesse.

 

D’une manière générale, sachez que les repas entre Japonais se font de plusieurs petits plats et bien souvent, tout le monde goûte à tout.

 

En ce qui concerne le vocabulaire, retenez ces quatre mots :

 

1.     Avant de commencer à manger, dites (en même temps que tout le monde) « itadakimasse », qui veut dire « merci pour ce repas que je reçois ». Vous pouvez aussi, comme les Japonais, joindre les deux mains, mais en ce cas, ne tenez pas vos baguettes dans les mains, mais laissez-les sur votre repose-baguettes.

2.    Quand vous trinquez, dites « canne paille », qui veut dire « à la vôtre » ou plus précisément « mettre le verre à sec » :D
Mais ne dites surtout pas « tchin-tchin », qui signifie le « sexe du garçon ».

3.    Quand vous mangez, et que tout est délicieux, ne manquez pas de dire sans modération « o ishii desseu », qui veut dire « c’est délicieux, forme polie ».

4.    Enfin, quand vous avez fini de manger, dites « go tchissoo sama déshita », qui veut dire « merci de m’avoir régalé ». Vous pouvez aussi le dire à la volée, à l’attention du cuisinier et de l’équipe du restaurant, au moment où vous quittez le lieu. Ça fera toujours plaisir !

 

Voici maintenant une liste, non exhaustive, des règles qu’il serait bien de mémoriser pour votre voyage.

 

Je les ai classées en trois catégories :    1. À table    2. Les baguettes    3. La boisson

 


 

〜   À table 

 

Il y a bien des assiettes, mais les Japonais ne s'en servent principalement que comme plat.

Votre assiette est plutôt votre bol de riz, que vous tenez dans la paume d’une main, et de l’autre, vos baguettes avec lesquelles vous choisissez des aliments, dans les différents plats, et que vous placez par petites quantités dans votre bol, pour les manger ensuite avec le riz.

 

Ne mettez pas de sauce dans votre bol de riz ! Mais trempez vos aliments (poissons, viandes ou légumes) dans une coupelle avec la sauce appropriée, puis posez-les dans votre bol pour les manger avec une pincée de riz.

 

Ne donnez pas une forme arrondie à votre riz dans votre bol, ceci n’est réservé qu’à Bouddha.

 

Pour certaines soupes, comme les « rāmen » (prononcez : laamène), il est de bon ton de faire du bruit en aspirant les pâtes. Mais ne vous étranglez pas non plus, ce n’est pas une obligation.

 

 

 

〜   Les baguettes 

 

Parmi les très nombreuses règles concernant l’usage des baguettes, on retiendra les plus importantes :

 

Les baguettes sont toujours situées devant vous, et avant votre assiette. Veillez, quand vous ne les utilisez pas, à les remettre à cet endroit précis, et non sur le côté ou derrière votre assiette.

 

Évitez de vous servir dans les plats principaux avec vos propres baguettes, si des baguettes de service sont prévues à cet effet.

 

Ne pointez pas quelque chose, ou encore moins quelqu’un, avec vos baguettes.

 

NE plantez JAMAIS vos baguettes verticalement dans la nourriture, surtout dans le riz, car c’est la façon de présenter le riz devant l’autel d’une personne décédée.

 

Ne passez pas de nourriture d’une paire de baguettes à une autre paire de baguettes. Après une crémation, les proches du défunt se passent les restes d’ossements de cette manière.

 

N’aidez JAMAIS une personne avec vos baguettes, ou vos couverts, pour découper des aliments, par exemple, ou pour l’aider pendant le service, même si elle semble en difficulté pour vous servir.
Surtout, n’intervenez pas !!! Dites seulement : « daille djoobou desse ka » qui veut dire : ça va aller ?
Cette règle, pour la même raison que celle évoquée précédemment.

 

Ne vous servez pas lorsque quelqu’un est en train de se servir dans le plat, dans lequel vous souhaitez prendre des aliments. Cette règle, pour la même raison que celle évoquée précédemment.

 

Ne saisissez pas vos aliments en les piquant avec la pointe de votre baguette.

 

Ne léchez pas vos baguettes.

 

Ne poussez pas, ou ne rapprochez pas un plat à l’aide de vos baguettes.

 

Sur le plat commun, n’allez pas chercher un aliment en particulier, en déplaçant les autres aliments, mais prenez l'aliment qui vient au-dessus du plat.
Ne choisissez pas ce qui se trouve du côté opposé du plat commun, mais contentez-vous de ce qui est devant vous.

 

S’il y a des repose-baguettes, ne posez pas vos baguettes sur le bord de votre assiette ou de votre bol, mais sur le repose-baguettes ou tout simplement sur la table, devant votre assiette (et non derrière ou à côté).

 

Ne choisissez pas les meilleurs morceaux du plat commun. Et n’hésitez pas, lorsque vous choisissez votre morceau ; cela pourrait laisser penser que vous sélectionnez le meilleur. Réfléchissez à ce que vous allez prendre, avant de tendre la main.

 

Ne croisez pas vos baguettes et ne les serrez pas non plus dans votre poing ou vos poings.

 

Ne faites pas tomber de sauce, ou d’aliments, sur les baguettes.

 

Ne mélangez pas les aliments avec les baguettes.

 

Ne tenez pas vos baguettes à la main, quand vous buvez.

 

Si vous parlez, ne faites surtout pas de gestes avec la main qui tient les baguettes.
Si vous souhaitez vous exprimer avec des gestes, ce qui ne se fait pas en général au Japon, posez alors vos baguettes devant vous, sur le repose-baguettes, et exprimez-vous.

 

 

Je vous invite à regarder cette vidéo très bien réalisée qui viendra en complément des recommandations énumérées plus haut. 

 

LE SAVOIR-FAIRE À TABLE AU JAPON
Temae Cuisine, recettes et astuces de cuisine japonaise



 

 

 


〜   La boisson

 

Les boissons alcoolisées s'appellent « o sake » (dites : o saké), et contrairement à ce que tout le monde pense, le saké n’est pas uniquement cette boisson à base de riz ou de patate, mais un terme générique qui comprend toutes les boissons avec alcool : bière, nihonshū, shōchū, vin, whisky, pastis, etc.

Donc, quand vous commandez de l’alcool, ne dites pas, « Je voudrais du saké ».

 

Il y a aussi, au Japon, une variété incroyable d’excellentes boissons non alcoolisées, et les personnes qui ne boivent pas d’alcool peuvent satisfaire leur curiosité. Il y a toutes sortes inimaginables de thés, mais aussi de boissons à base de graines ou encore des boissons de saveurs exotiques fort délicieuses. Il n’y a, en revanche, que peu d’eaux gazeuses. Dites « tane sane sui », si vous voulez en commander.

 

À table, votre ami vous servira à boire en tenant la bouteille à deux mains. Et, sitôt qu’il vous aura servi, il sera bien de saisir la bouteille de ses mains, et de le servir à votre tour, avec vos deux mains. Vous verrez, il se laissera faire.
La convivialité s’exprime ainsi entre amis ou collègues de même rang.

 

Aussi, lorsqu’il souhaite vous servir, prenez votre verre à deux mains et tendez-le vers lui.

 

Les Japonais remplissent complètement les verres, même s'il s'agit de vin.
Certains récipients sont même conçus de telle manière que lorsque le verre est plein, une soucoupe est prévue pour recevoir l’excédent de générosité.
Voyez plutôt cette petite vidéo.

L’expression ad hoc à prononcer, lorsque l’alcool est prêt à déborder, est : « ottottotto », qui veut dire « oups, ça suffit ».
Vous l’entendrez dans la vidéo.

 

 

Il n’est pas bien vu de se servir soi-même.
La coutume veut que, lorsqu’un verre est à moitié vide, on le remplisse. Donc, si vous voyez qu’un de vos amis a son verre presque vide, n’hésitez pas à le lui remplir (avec vos deux mains).

Mais cette règle conviviale ayant tendance à pousser à la consommation, soyez prudent, et buvez lentement, car il est toujours délicat de refuser.

 

 

 

 

12.   BAINS ET ONSEN

 


 

Le onsen (prononcez : onnessène) est certainement inscrit dans l’ADN des Japonais, et vivre cette expérience vous rapproche un peu plus encore de l’âme nippone.

 

Mais qu’est-ce qu’un onsen ?

Le onsen 温泉, composé de ces deux kanji (idéogramme japonais), exprime l’idée d’une résurgence d’eau chaude, celle qui apparaît dans la nature, sur les flancs des volcans.

 

Mais il s’agit plus généralement, aujourd'hui, de bains thermaux publics.
Vous partagerez le onsen avec d'autres thermalistes, et vous serez totalement nu.
Mais rassurez-vous, il n'y a aucune gêne, et vous vous sentirez très rapidement à l'aise.

Il y a toutes sortes de onsen. Du plus simple, en sous-sol aveugle, jusqu’au onsen de luxe avec ses bains juchés sur des terrasses, ou sur le toit de buildings, avec une vue spectaculaire, en passant par les onsen naturels en pleine nature, ou le onsen des maisons privées ou encore les bains publics (qui ne sont pas vraiment des onsen mais qui y ressemblent).

Vous avez donc un choix infini de onsen, pour trouver celui qui vous correspond le mieux.

 

Cependant, vous aventurer tout seul dans un onsen, sans vous être bien documenté au préalable, est une très mauvaise idée !!!

Vous risquez, non seulement de vous retrouver dans une situation de gêne et, même si vous n’êtes point sensible au ridicule, vous pouvez fâcher ou incommoder les autres « thermalistes ».

En effet, tout comme l’art de la table, l’art du bain thermal répond à des règles extrêmement strictes.

 

L’idéal est d’être accompagné d’une personne du même sexe que vous, et qui vous montre comment faire, mais surtout comment ne pas faire.

Je comprends que tout le monde ne puisse pas avoir la chance d’être accompagné, alors je vais essayer de vous en donner les clés.

Néanmoins, les onsen sont différents les uns des autres, et la procédure est parfois déroutante. Il m’arrive encore d'hésiter un peu, selon le contexte, malgré mes très nombreux séjours au Japon.

 

Tout d’abord, si vous avez des tatouages, les onsen vous sont tout simplement interdits !

N’essayez surtout pas de violer ce règlement, vous pourriez avoir de fâcheux problèmes avec la direction et les thermalistes.

Toutefois, si vous avez un tout petit tatouage discret, veillez à le cacher avec votre serviette lors de vos déplacements de bain en bain. Ça devrait aller, si personne ne le remarque.

Le tatouage, au Japon, est culturellement associé aux voyous et aux vauriens (les yakuzas), et bien que les mentalités changent petit à petit par rapport à cet effet de mode en occident, la très grande majorité des Japonais, et surtout les anciens, les considèrent comme une expression extrêmement vulgaire.

 

Mais ces derniers temps, les étrangers occidentaux se voient acceptés dans certains onsen qui acceptent depuis peu, les gaijin (prononcez : gaille djin), les étrangers, mais dans le sens péjoratif du terme, c’est à dire les étrangers ignorants, qui ne savent pas s'adapter.

 

Si vous êtes tatoué, vous pouvez alors consulter le site web Tattoo Friendly Japan (en anglais uniquement) qui répertorie des lieux de onsen où les tatouages sur les corps d'occidentaux y sont acceptés.

Par ailleurs, certains hôtels proposent parfois une privatisation de leurs onsen, où vous pouvez réserver le vôtre, rien que pour vous. Le prix d'une telle demande n'est pas si élevé, et il vous permet de vivre cette expérience unique sans vous soucier des règles que vous seriez tenu de respecter, si vous aviez à partager votre bain avec d’autres thermalistes.

 

Vous trouverez, ci-après, les recommandations essentielles à respecter pour utiliser les onsen ou les bains publics.
Je vous prie de bien vouloir m'excuser du style un peu règlementaire, mais je n'ai pas trouvé mieux que de dire les choses, telles qu'elles sont.
Vous trouverez, après cette énumération de règles, une vidéo muette qui vous montre comment vous comporter dans un onsen. Elle vient en support de ce texte.

 

 

〜   Ne dérogez jamais à ce qui est énoncé, ici :

 

1.              Tout d’abord, assurez-vous que le onsen dans lequel vous souhaitez vous rendre, dispose bien des fournitures de bain, à savoir : savon, serviettes, brosse à dents, peigne, sèche-cheveux, eau de toilette, etc.

2.             Mais vous avez essentiellement besoin de deux serviettes. Une grande qui vous sert à vous sécher complètement et que vous laissez dans votre vestiaire, puis une petite que vous emportez avec vous dans la salle des bains, qui vous sert à cacher vos parties intimes, lors de vos déplacements, si vous êtes pudique. Si vous avez un petit tatouage, vous pouvez le dissimuler avec ce tissu. Cette petite serviette vous sert à vous sécher le corps entre deux bains et vous essuyer avant de revenir dans les vestiaires.

3.             Lorsque vous arrivez à l’accueil du onsen, on vous remet parfois une clé de vestiaire et les deux serviettes, à moins qu’elles ne soient déjà disposées dans votre chambre, s’il s’agit d’un hôtel.

4.             Ne perdez pas de vue, qu’à un moment ou un autre, vous devez quitter vos chaussures, puis dans un second temps, vos chaussons, selon le protocole décrit au chapitre « ENTRER DANS UNE MAISON ».

5.             Dirigez-vous ensuite vers les bains des Hommes ou des Femmes. Le rideau d’entrée est de couleur bleue pour les Hommes, et rouge pour les Femmes ; utile à savoir, car les noms sont écrits en Japonais. Toutefois, sachez que HOMME s’écrit 男, et FEMME s’écrit .

6.             Une fois passé ce rideau, qui s’appelle noren (se prononce : nolène), vous entrez, dans la plupart des cas, directement dans le vestiaire. C’est à cet endroit, au plus tard, que vous devez quitter vos chaussons. Vous ne pouvez pas entrer dans un vestiaire avec vos chaussons, encore moins avec vos chaussures. Dans le vestiaire, il vous faut tout d'abord trouver votre casier pour y loger vos affaires. Mettez-vous, tout nu, car il est interdit d’entrer en maillot de bain dans un onsen. Laissez dans votre casier, vos vêtements, votre grande serviette, votre sac à main, et votre téléphone portable. Il est interdit de prendre des photos dans les bains, et dans le vestiaire. Vous vous apprêtez, à ce moment-là, à quitter le vestiaire pour entrer dans la salle des bains. Vous êtes nu, et vous avez avec vous la petite serviette et la clé de votre casier autour de votre poignet, rien de plus.

7.             Ouvrez la porte des bains (s’ils sont séparés des vestiaires), et dirigez-vous tout de suite vers la salle des douches, qui normalement, se situe tout à côté de l’entrée. Choisissez votre espace de douche sans hésitation, et asseyez-vous sur le petit tabouret. Ne restez pas debout, cela ne se fait pas !

8.             Lavez-vous bien avec les savons, puis rincez-vous correctement pour ne pas laisser pénétrer dans les bains thermaux des matières savonneuses. Faites attention de ne pas arroser ou éclabousser vos voisins avec l’eau ou le savon. Après votre douche, rincez correctement votre espace pour le laisser propre. Puis replacez correctement votre siège et le bol de lavage (comme sur la vidéo), afin que les autres trouvent l’espace agréable.

9.             Si vous avez les cheveux longs, attachez-les de manière à ce qu’ils ne flottent pas dans l’eau. Faites-vous un petit chignon, ce sera très bien.

10.          N’oubliez pas de reprendre votre petite serviette de bain que vous avez pris soin de mettre à l'abri, pour qu'elle ne soit pas mouillée. Enfin, dirigez-vous vers les bains qui peuvent être nombreux et avoir différentes températures ou particularités, dont certains situés à l’extérieur.

11.           Gardez à l’esprit que votre petite serviette NE DOIT JAMAIS TOMBER DANS LES BASSINS ! Vous pouvez la mettre sur la tête, ou mieux, si vous craignez qu’elle ne tombe dans l’eau par inadvertance, posez-la proprement sur le bord du bassin, toujours à vos côtés et surtout pas près des autres. Lorsque vous vous déplacez, n'oubliez pas de l'emporter avec vous. Cette serviette étant en contact avec les parties génitales, sa proximité est plutôt mal appréciée des autres. Bien entendu, après ce que je viens de dire, ne vous amusez pas à la tremper dans le bain.

12.          Dans les bains, ne nagez surtout pas et ne faîtes pas d'exercices. Déplacez-vous calmement. Quand vous entrez dans un bain, gardez vos distances avec les autres et ne collez personne. Ne parlez pas ou parlez le moins possible. Les onsen sont des lieux de recueillement et de méditation. Le bavardage est en général assez mal perçu, surtout par les anciens.

13.          Mon conseil : ne restez pas trop longtemps dans un bain. Au maximum, 10 minutes, si vous n’êtes pas habitué. Sortez quelques instants, puis revenez dans le bain, et ainsi de suite.

14.          Certains onsen proposent un espace sauna. Si vous l’utilisez, vous devez ensuite vous doucher avant de rejoindre à nouveau les bains, pour que votre sueur ne se mélange pas à l’eau du onsen.

15.          Lorsque vous cessez de profiter des bains du onsen, retrouvez la salle des douches, reprenez une douche puis rangez et nettoyez vos ustensiles. Rejoignez le vestiaire, mais avant d’y entrer, essuyez l’eau que vous avez sur le corps avec la petite serviette de bain, puis entrez dans le vestiaire. Tout juste à l’entrée du vestiaire, sont disposés des tapis. Essuyez-vous les pieds à cet endroit, pour ne pas mouiller le vestiaire.

16.          Rejoignez votre casier, finissez de vous essuyer avec la grande serviette que vous y aviez laissée, habillez-vous et quittez le vestiaire.

17.           N’oubliez pas de reprendre vos chaussons, et plus loin, vos chaussures, selon le protocole décrit au chapitre « ENTRER DANS UNE MAISON ».

 

 

(̑̑)

Connaissez-vous le bain de Goemon 五右衛門風呂 (en japonais, dites Goémone boulo) ?

Ils sont rares, mais lors de l’un de mes voyages dans l'île de Gotō, je suis allé dans un Ryokan très traditionnel, et il y avait un bain de Goemon.

Ces photos de Goemonburo, ci-dessous, vous montreront à quoi il ressemble.

Le bain de Goemon est une baignoire お風呂 (dites, o foulo) qui s'emploie dans les maisons anciennes qui n'ont pas de chauffage central ou électrique.

La baignoire est en bois, et l'eau est chauffée par un four à bois qui se situe juste en dessous de la baignoire. À l’intérieur, un petit tabouret en bois est présent pour vous isoler du fond de la cuve, qui est brûlante.

Cette baignoire a pris le nom de Goemon, car la légende raconte que Ishikawa Goemon, un grand voleur de l'époque Azuchi Momoyama, a été bouilli vif dans un chaudron de fer, pour avoir comploté l’assassinat du Shogun Toyotomi Hideyoshi.

 



 

 

 

13.   AUX TOILETTES

 

 

Les toilettes sont, au Japon, si propres que vous pourriez y manger !

 

Aux toilettes, et en dehors de celles qui sont publiques, vous trouvez souvent des chaussons, juste à l’entrée. Enfilez-les pour entrer, et quand vous ressortez, laissez-les à leur place. Cette question est plus longuement abordée au chapitre « ENTRER DANS UNE MAISON ».

 

Il n’est pas rare de trouver dans les toilettes un urinoir et un siège de WC.


Les hommes doivent s'asseoir sur le siège des toilettes
, au Japon !

Le siège des toilettes n'est pas conçu pour être utilisé comme un urinoir, car la lunette du WC, et aussi les commandes électroniques situées tout juste à côté, se retrouveraient salies des fines gouttelettes de votre urine, ce qui n’est vraiment pas concevable au Japon !!!

Asseyez-vous donc, confortablement, et profitez de cette merveilleuse technologie fort amusante, pour vous détendre. Je vous laisse découvrir et tester tous ces étranges boutons.

 

Dans les toilettes, ou au-dessus du WC, il y a toujours un petit lavabo. Tout comme en France, utilisez-le systématiquement pour vous laver les mains ;) 

 

 

 

 

 

14.   DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN

 

 

Vous observerez que les Japonais attendent le train, le métro, le bus et le taxi, en file indienne strictement ordonnée, même s'ils sont en groupe ou avec des amis.

Vous aussi, seul ou même en famille, positionnez-vous les uns derrière les autres pour faire la queue. Il n’est pas question d’être deux par deux, ou de créer un amas d’individus.

 

Sur certains quais de gare ou de métro, des démarcations au sol sont tracées, et vous devez les respecter. Placez-vous toujours, dans la zone indiquée et non à côté, ou en dehors.

Au Japon, la précision est toujours de rigueur, même pour attendre son train.

 

Lorsque le train ou le métro arrive sur le quai, laissez patiemment les usagers descendre, avant de monter. Ne vous précipitez pas pour prendre un siège libre, avant quelqu’un qui vous précède. 

 

Parlez discrètement, ne téléphonez pas et mettez votre mobile en mode silencieux. Les transports en commun au Japon sont des lieux où l’on dort, et où l’on récupère de sa très longue journée de travail.

 

Au Japon, comme en Asie, les pieds sont impurs. Ne croisez pas vos jambes, car votre pied pourrait se positionner en direction de votre voisin, et cela l’importunera.

Restez donc les deux pieds au sol, et n’écartez pas vos cuisses, de façon à ne point mettre mal à l'aise, vos voisins.

 

Ne prenez pas deux places à vous seul, même si les sièges à côté de vous sont libres.

 

Gardez vos sacs sur les genoux, ou placez-les dans les porte-bagages situés au-dessus des banquettes. Évitez aussi de les poser au sol ; voir le chapitre « Sacs et valises ».

 

Ne mettez jamais vos chaussures sur les banquettes, sur les barres de maintien, ou n'appuyez pas vos genoux sur le dos du siège, devant vous.

 

Ne prenez pas, pour vous seul, les barres de maintien, en vous y appuyant de tout votre corps. Elles sont réservées à tout le monde, pour se maintenir d’une main seulement.

 

Si vous êtes un homme, n’utilisez pas les wagons roses prévus pour les femmes à certaines heures indiquées.

 


 

 

 

15.   À VÉLO

 

 

Le vélo, au Japon, est très certainement un moyen pratique et agréable pour se déplacer.

 

Veillez à être prudent sur les trottoirs, à ne pas utiliser la sonnette, à ne pas téléphoner, ni tenir votre parapluie en roulant.

 

Vous ne pouvez pas garer votre vélo n’importe-où. Il pourrait être emporté par la fourrière et cela vous coûtera cher. Veillez donc à emprunter les lieux de parking à vélo. Certes, ils ne sont pas toujours faciles à trouver quand on ne sait pas lire le japonais.

 

À vélo, vous n’êtes pas dispensé de connaître et respecter le Code de la route, et vous devez notamment, vous arrêter au feu rouge. La police sanctionne régulièrement les cyclistes peu scrupuleux des règles évoquées ci-dessus, et l’amende est salée.

 

Même si le Japon apparaît comme un pays où le vol est très peu fréquent, il est recommandé de toujours attacher son vélo.

 

 


 

 

 

16.   EN VOITURE

 

 

Bien que le réseau des bus et des trains soit fort bien développé, la voiture pourrait être une excellente alternative, si vous envisagiez de vous rendre dans des régions assez isolées.

 

Sachez cependant que votre permis de conduire français ou international n'est point valable.
Il vous faut obtenir un permis de conduire japonais, dont l’obtention ne requiert que la présentation de votre permis de conduire français, une traduction officielle de celui-ci, et une modeste somme en yens.

Le permis japonais vous sera délivré dans la journée.

Pour cela, veuillez vous rendre sur le site internet JAF (Japan Automobile Federation), et suivre les démarches.


 

En revanche, conduire au Japon nécessite beaucoup d’attention et de prudence, car la conduite est à gauche, les feux tricolores sont placés au-delà des carrefours (comme aux États Unis), et l’affichage, en dehors des grandes villes, est écrit uniquement en japonais.

 

Voici, par mon expérience, quelques conseils à noter, qui vous seront précieux :

 

Respectez, dans tous les cas, les limitations de vitesse, même si celles-ci vous semblent trop réduites.

Autoroutes : 80-100 km/h
Routes nationales larges : 60-70 km/h
Routes secondaires : 60 km/h
Petites routes départementales : 40 km/h (En France, 70-80 km/h)
Villes : 30 km/h

Sachez qu’au Japon, pour faire 100 km, il vous faut compter en moyenne, 2 heures.

 

Quand vous tournez à un carrefour, veuillez attendre patiemment que tous les piétons traversent, même si vous avez largement le temps de vous engager.

 

Ne vous engagez jamais sur un carrefour, si vous ne pouvez pas le franchir complètement, cela pour éviter d’obstruer le carrefour quand le feu passe au rouge pour vous. Il en va de même pour les passages pour piétons.

 

Vous devez vous arrêter au STOP, comme en France. Sauf qu’au Japon, vous êtes tenu de le faire.

 

Vous devez toujours marquer un arrêt total de votre véhicule avant de franchir un passage à niveau, et vérifier si aucun train ne vient. Même si la barrière est levée, et qu'il s'agit d'une route à grande circulation !

Lorsque vous garez votre voiture sur une place de parking, vous devez toujours entrer votre véhicule, en marche arrière. Vous n’avez pas le droit de sortir votre voiture, d’une place de parking, en marche arrière, c'est à dire sans visibilité.

 

Vous n’avez pas le droit d’être alcoolisé au volant : zéro alcool. Faites attention, si vous avez bu la veille et que vous reprenez la voiture au petit matin. Vous pourriez encore avoir de l’alcool dans le sang. Cette question au Japon est traitée très sévèrement et vous pourriez être emprisonné, même pour une très faible quantité d'alcool. De plus, les assurances ne vous couvriraient pas en cas de dégâts matériels et physiques. Imaginez un peu !!!

 

Ne klaxonnez pas.

Ne collez aucune voiture, et gardez très largement vos distances.

Soyez toujours courtois.

Évitez les dépassements, sauf sur les routes à plusieurs voies, comme les autoroutes.

Ne conduisez pas de manière sportive ou nerveuse.

Ne téléphonez pas en conduisant.

Ne dépassez pas le nombre de passagers autorisés.

Ne perdez jamais à l’esprit que vous conduisez à gauche.

Presque tous les véhicules sont à boîte automatique.

 


 

 

17.   LA LOI

 

Si le Japon peut paraître très aimable et bienveillant, il peut être aussi extrêmement sévère !

Ceux qui enfreignent les lois, sont très sévèrement punis !!!

 

Pour ceux qui voudraient prendre le risque de consommer des stupéfiants au Japon, voici à titre d’exemples, les condamnations récentes publiées par l’ambassade de France au Japon envers des consommateurs de cannabis :

 

Chef d’inculpation / Peine

 

14,2 kgs de résine de cannabis / 7 ans de prison et 2 millions de yens d’amende

1,6 kgs de cannabis / 3 ans et 8 mois de prison, 800 000 yens d’amende

400 gr. de cannabis / 4 ans de prison

6 gr. de cannabis / 3 mois de prison + expulsion

 

 

 

 

 


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