GUNKANJIMA, ÎLE DE HASHIMA


Hashima est une île de Nagasaki, plus communément appelée Gunkanjima, en ressemblance à la forme qu’elle évoque : un navire de guerre. Gunkan veut dire navire de guerre, et Shima ou Jima, île.

 

Au départ, il s’agit d’un simple récif de quelques hectares, sur lequel s’est développé, au fil du temps, une plateforme d’accueil d’une population résidente, pour l’exploitation d’une mine de charbon, jusqu’en 1974.

 


L’île reçoit, dans les années 1950, son plus fort potentiel d’exploitation et d'habitants, ce qui engendre une densité de population inouïe, de près de 85.000 habitants par km2 !

 

Pour référence, celle de Paris est de 21.000 hab/km2, celle du centre de Tōkyō, de 15.0000 hab/km2, celle de Bombay de 28.000 hab/km2, et celle de Manille de 43.000 hab/km2.

 

Pourtant, malgré cette densité, la vie demeure paisible, encadrée par un excellent système éducatif et socioculturel. 

 

La ville bénéficie d'un réseau social très évolué, avec commerces, magasins, écoles, hôpital, pachinko, aires de jeux, théâtres, salles de concerts, cinéma, salons de coiffure et de beauté, restaurants, cafés, centre social, centre communautaire, bains publics, gymnase, et bien entendu un temple shintoïste consacré à la prière et aux cérémonies.

 


Une ville-bateau qui s’étend sur 6,3 hectares, couvrant une superficie de 480 mètres de long, sur 160 mètres de large. 

 

Elle atteint à son apogée, en 1960, près de 5.300 habitants, c’est à dire deux fois la densité de voyageurs que peut recevoir les plus imposants navires de croisière au monde !

 


Malgré cette population, la vie s’organise dans le plus grand respect des règles de société. Quelques policiers sont mutés sur l’île, mais plutôt pour une fonction d'assistance à la population, que de répression. 

 

Une prison a pourtant été construite, mais celle-ci n’a jamais été utilisée, sauf pour de rares fois, comme cellule de dégrisement.

 


Cependant, l’île connaît au cours de son histoire, et principalement pendant la seconde Guerre Mondiale, l’exploitation d’une main d’œuvre étrangère et de prisonniers Chinois qui fait encore débat, faisant aussi l’objet d’une enquête, menée par Eidai Hayshi (décédé en 2017), pour apporter la lumière et la vérité sur cette partie « sombre » de la mine de charbon du Gunkanjima.

 

 

Le gisement de houille de Hashima a été découvert dans les années 1810.

 

Ce n’est qu’en 1869 que la mine de charbon a commencé à être exploitée, mais pour peu de temps, en raison de l’extrême violence des typhons qui font rage sur l’île, très exposée aux intempéries. 

 

En 1890, des moyens plus conséquents sont investis, par Mitsubishi, pour exploiter l’île de manière pérenne. Hashima s’est alors, petit à petit, développée pour recevoir de plus en plus d’ouvriers. 

 


Entre 1914 et 1945, l’exploitation minière s’intensifie pour soutenir la modernisation du Japon, et de nombreuses constructions s’érigent pour loger les travailleurs, toujours plus nombreux.

 

C’est entre 1945 et 1964, que Hashima atteint sa concentration et son activité maximales.

 

Entre 1964 et 1974, l’extraction de charbon décroît fortement. 

 

Quand la production minière cesse, le 15 janvier 1974, deux mille résidents sont encore présents sur l’île.

 

 


Depuis 1974, l’île s’abandonne aux tumultueuses intempéries, restituant son sol à la nature, et les installations petit à petit grignotées par les effondrements successifs, font de ce lieu historique un accès dangereux et devenu interdit ; une île fantôme. 

 

En 2015, le Gunkanjima est enregistré comme patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. 

L’accès n'est possible que sur une toute petite partie de l'île, et en visites strictement organisées de petits groupes.

 



En 2003, le Musée Gunkanjima, créé en mémoire de ce site unique, retranscrit l’histoire de Hashima, sa géographie et son économie, par des films, conférences, installations et vidéos d'animation 3D, textes et modules interactifs, pour que le visiteur puisse se projeter au cœur de l’exploitation minière, ses habitations et sa vie d’autrefois. Une immersion très bien conçue et captivante.

 

C’est également ici que vous pourrez prendre votre ticket pour visiter l’île.

N’hésitez pas à prendre le billet prémium qui vous donne accès sur l’île.

Vous pourrez finir la découverte de Nagasaki en visitant la Basilique des Vingt-Six Saints Martyrs du Japon, et le magnifique Golver Garden, où le coucher de soleil ajoute une palette impressionnante sur la vue spectaculaire du Port de Nagasaki.

 

 

 

Photographies 2023 © Éric PETR

 

Éric PETR | image, intemporalité et matière






 

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